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Clairette Olympio : l’ascension exceptionnelle de cette franco-togolaise depuis Bondy jusqu’au barreau de Paris 

Née au Togo et élevée à Bondy, en Seine-Saint-Denis, Clairette Olympio incarne une success story emblématique de la diaspora africaine en France. Aux côtés de sa mère et de sa fratrie, elle a grandi dans un environnement qui a forgé sa résilience et nourri son ambition lui permettant d’intégrer le Barreau de Paris,

Née au Togo et élevée à Bondy, en Seine-Saint-Denis, Clairette Olympio incarne une success story emblématique de la diaspora africaine en France. Aux côtés de sa mère et de sa fratrie, elle a grandi dans un environnement qui a forgé sa résilience et nourri son ambition lui permettant d’intégrer le Barreau de Paris, au sein duquel elle a exercé durant plus d’un an. Aujourd’hui avocate en droit pénal, droit de la famille et des mineurs au Barreau de Seine-Saint-Denis elle allie expertise et engagement pour défendre des causes complexes, tout en inspirant une génération issue des quartiers populaires à viser l’excellence.

Une vocation forgée dans l’adversité 

Le parcours de Clairette Olympio témoigne d’ une détermination inébranlable. Dès son plus jeune âge, elle a vu dans les défis de son quotidien à Bondy une opportunité de se surpasser. Son éducation rigoureuse et son intérêt pour la justice l’ ont conduite à poursuivre des études supérieures exigeantes, jusqu’à intégrer les bancs de l’École des avocats de Paris (EFB).

Spécialisée en droit pénal, droit de la famille et droit des mineurs Clairette Olympio traite des affaires sensibles, allant de la criminalité organisée aux litiges familiaux. Sa capacité à naviguer dans des environnements juridiques complexes, associée à son sens aigu de la stratégie, en fait une figuremontante de l’Avocature. Elle s’impose comme une avocate de talent, respectée pour sa maîtrise des procédures judiciaires ainsi que sa capacité à défendre avec rigueur et humanité.

En effet, Clairette Olympio se distingue grâce à son approche alliant expertise juridique et profonde empathie. Ses compétences couvrent des domaines clés :

  • droit pénal : elle défend avec rigueur aussi bien les victimes que les prévenus, en apportant une attention particulière au respect de la procédure
    et à l’écoute des besoins individuels de ses clients ;
  • droit des mineurs : elle se concentre sur la protection des jeunes en conflit avec la loi, mais aussi de la protection des mineurs, notamment en matière
    d’assistance éducative ;
  • droit de la famille: son expertise inclut les violences intrafamiliales, les divorces conflictuels et les litiges familiaux, en veillant toujours à l’équilibre
    des relations et au bien-être des enfants.

Des valeurs qui attirent la confiance 


Les clients de Clairette Olympio apprécient son écoute active, sa capacité à vulgariser le droit pour ses interlocuteurs et son engagement à rechercher des solutions justes et humaines. Elle défend ses dossiers avec un souci d’équité tout en restant accessible à ceux qu’ elle accompagne, même dans les moments les plus difficiles.

En combinant des compétences techniques solides à une sensibilité humaine rare, Clairette a su se forger une réputation de défenseur insatiable de la justice et des droits fondamentaux.

Statistiques sur l’accès à la profession d’avocat 

En France, seulement 12 % des avocats sont issus de la diversité, un chiffre qui reflète encore les inégalités structurelles d’accès aux professions élitistes. – Les quartiers populaires comme Bondy produisent moins de 5 % des diplômés accédant aux professions juridiques, malgré une augmentation notable des bourses d’études.

Un modèle pour les jeunes filles noires 

Clairette Olympio ne se contente pas de gravir les échelons de sa carrière. Elle utilise son parcours pour inspirer les jeunes talents issus de la diversité, en leur montrant que l’excellence et l’engagement peuvent ouvrir des portes. Son histoire rappelle qu’avec persévérance, même les barrières sociales les plus rigides peuvent être surmontées. 

Questions à Clairette Olympio: 

BAM: Quels souvenirs marquants de Bondy ont façonné votre vocation pour le droit pénal ?

Clairette Olympio: Je n’ai pas un souvenir précis à Bondy qui aurait façonné ma vocation pour le droit pénal, mais grandir dans un quartier populaire, au sein d’une zone d’éducation prioritaire, m’a profondément marquée. Être entourée, dans le voisinage ou parmimes camarades, par des personnes confrontées tôt aux difficultés liées à la justice – que ce soit en droit pénal ou en droit des étrangers – m’a donné une conscience aiguisée des inégalités qui touchent ces populations.

J’ai été frappée par le fait que beaucoup manquaient d’accès à une connaissance claire de leurs droits ou à la capacité de les faire valoir. Cette réalité m’a convaincue que je voulais jouer un rôle, aussi modeste soit-il, dans la réduction de ces disparités. Devenir
avocate et m’investir dans des domaines de droit des personnes, où les enjeux humains sont souvent cruciaux, a été pour moi une manière concrète d’apporter ma pierre à l’édifice.


BAM: Quels défis avez-vous rencontrés en tant que jeune femme issue de la diversité dans un milieu élitiste comme celui du barreau ? 


CO: Globalement, je dirais que l’un des principaux défis que j’ai rencontrés en tant que jeune femme issue de la diversité dans un milieu élitiste comme celui des avocats, c’est la solitude. Pendant mes études supérieures, il y avait très peu de personnes issues de la diversité, ce qui pouvait parfois donner le sentiment d’être isolée. Ensuite, j’ai vite réalisé que beaucoup de mes camarades avaient déjà des contacts dans le domaine juridique – des parents, des proches ou des mentors – qui leur facilitaient l’accès à des stages ou à des opportunités. Ce n’était pas mon cas, et j’ai dû redoubler d’efforts pour trouver ma place.

En plus de cela, j’ai dû travailler tout au long de mes études pour subvenir à mes besoins et aider ma mère. J’ai enchaîné les petits boulots, que ce soit en tant que surveillante scolaire, où je travaillais 18 heures par semaine, ou encore dans le prêt-à-porter et même comme employée polyvalente chez McDonald’s. Cela ajoutait une charge supplémentaire, alors que d’autres pouvaient se concentrer exclusivement sur leurs études. Ce n’était pas toujours évident, mais cela m’a aussi appris à être résiliente et à organiser mon temps de manière efficace.

Un autre défi majeur, c’était le manque de modèles à l’époque. Je voyais peu, voire aucune, jeune femme noire avocate qui soit visible, et cela rendait parfois difficile le fait de se projeter ou de croire que c’était possible pour moi. Quand j’ai commencé ma première collaboration dans un cabinet parisien, j’étais la seule femme noire. Ce type d’isolement peut être pesant, mais il m’a aussi donné une motivation supplémentaire : prouver que c’était possible et ouvrir la voie pour d’autres.

Aujourd’hui, je suis optimiste pour les générations à venir. Notamment grâce aux réseaux sociaux, il y a de plus en plus de figures visibles et inspirantes issues de la diversité, qui montrent que les ambitions peuvent se concrétiser. J’espère que cela permettra aux jeunes femmes de sentir qu’elles ne sont pas seules et qu’elles ont pleinement leur place dans cette profession.

BAM: En quoi votre origine vous aide-t-elle à aborder les affaires pénales avec une perspective unique ?

CO: C’est assez intéressant parce que ce qui aurait pu être vu comme un désavantage pendant mes études – mes origines et mon parcours – s’est finalement avéré être un atout dans l’exercice de ma profession. En matière pénale, par exemple, il m’arrive de
représenter des prévenus issus de milieux similaires à celui dans lequel j’ai grandi. Très rapidement, ils perçoivent ma capacité à les comprendre, à m’adapter, et à utiliser un langage clair et accessible, sans jamais être condescendante. Cela crée une relation de confiance qui est essentielle dans ces affaires souvent complexes. En droit de la famille, mes origines me permettent également d’appréhender certaines pratiques ou dynamiques culturelles sans qu’on ait besoin de me les expliquer longuement. Les clients savent que je ne vais pas les juger, que ce soit en raison de leurs choix, de
leurs traditions ou de leur vécu.

Finalement, je pense que mon plus grand atout, grâce à mon parcours, c’est cette capacité à comprendre profondément les personnes que j’ai la chance de représenter, à parler leur langage – au sens propre comme au figuré – et à leur offrir un
accompagnement juridique qui prend en compte à la fois leur réalité sociale et leur individualité.


BAM: Que diriez-vous aux jeunes des quartiers populaires qui souhaitent embrasser une carrière juridique ? 

CO: Foncez ! Aujourd’hui, il n’y a aucune raison de ne pas croire en ses rêves. Comme je le disais plus haut, il y a de plus en plus de représentation dans la profession.

Être issu d’un quartier populaire n’est absolument pas une limite pour devenir avocat, bien au contraire. De plus en plus de personnes, hommes ou femmes, issues de la diversité, réussissent à intégrer cette profession avec succès. Alors, si c’est ce que vous
voulez faire, croyez en vous, lancez-vous, et sachez qu’il y aura toujours des personnes prêtes à vous soutenir et à vous accueillir à bras ouverts.

BAM: Quels sont vos prochains défis en tant qu’avocate pénaliste et citoyenne engagée ? 

CO: Ces cinq dernières années, je les ai consacrées à construire des
bases solides pour ma carrière. Dans un premier temps, en me concentrant sur
ma réussite professionnelle et, dans un second temps, en m’installant à mon compte avec la création de mon cabinet en 2021.

Aujourd’hui, je ressens une immense gratitude pour le chemin parcouru, mais également une responsabilité : celle d’aller au-delà de mon rôle d’avocate et de porter des causes qui me tiennent à cœur avec conviction. Mes prochains défis sont donc doubles. Sur le plan professionnel, il s’agit de continuer à consolider et développer mon cabinet pour, à terme, créer une structure à taille humaine stable et bien établie.


Mais au-delà de cet objectif, je veux aussi être une avocate engagée, utiliser ma voix non seulement en tant que jeune femme noire et visible, mais avant tout en tant qu’avocate. Pour moi, il est essentiel de mettre cette visibilité et cette position au service de causes importantes, de briser certains plafonds de verre, et d’inspirer d’autres à croire que tout est possible.

Clairette Olympio incarne l’excellence et l’espoir pour une jeunesse diasporique en quête de reconnaissance et d’opportunités. À travers son travail et son influence, elle redéfinit les standards de réussite pour les avocats issus des quartiers populaires.

Binetou KA / Business Africa Media

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